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Les années 1970 et 1980 en France ont été le théâtre d'une médiatisation croissante des personnes trans. Elles sont passées de fait divers, avec un statut de curiosité excentrique et divertissante, à sujet de société, par une représentation de celles-ci en malades ou pervers qui représenteraient un danger social. Les nosographies médicales « transsexualité » et « transsexualisme » s'établissent progressivement, conjointement au refus institutionnel répété de légiférer en faveur de l'encadrement des transitions médicales et administratives qui ainsi marginalisent les personnes trans. Pour autant, dans le même temps, les espaces militants et communautaires féministes, homosexuels, lesbiens et des travailleuses du sexe, nés de la ferveur des « années 1968 », ont été le cadre de réflexions politiques de la transidentité. Ces militantismes, dont les liens et les ancrages politiques sont multiples, ont permis la formulation d'une (re)mise en question du genre et de la sexualité, au contact d'une visibilité progressive des personnes trans. Par l'étude de groupes dans des périodes et espaces temps précis, ce livre entend refléter la richesse de ces luttes sociales. La diversité de ces objets historiques implique l'analyse de matériaux pluriels dont la majorité sont issus des presses militantes, que Lou Bossis confronte aux outils de l'histoire orale. Souhaitant sortir de l'analyse des archives judiciaires ou médicales seules, il met ainsi en évidence cet enjeu théorique et pratique principal qu'est le décèlement des personnes trans dans les archives. La transidentité apparaît dès lors comme une expérience sociale profondément historique.

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