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Durant le Moyen Âge, les sociétés de l'Orient et de l'Occident chrétien, tout comme celles de l'Islam, sont marquées par l'influence d'hommes et de femmes fervents qui firent le choix d'une vie à l'écart, faite de privation et de discipline du corps et de l'esprit. « Morts au monde », ils sont qualifiés d'« ascétiques ». Les « expériences ascétiques » désignent ici les diverses modalités de contrainte sur les corps, qu'il s'agisse de pratiques, propos de vie, modèles, règles que s'imposent des individus ou collectifs, en rupture avec les normes communes ou les traditions, et qui proposent une opération de purification, de sélection, de détachement, d'exemplification, etc. Les expériences ascétiques s'expriment dans les comportements, notamment alimentaires, sexuels et vestimentaires, les modes de vie, les usages de la violence. Elles peuvent se percevoir dans les discours et l'éthique, les représentations, y compris artistiques, mais aussi dans le rapport à la culture écrite et au savoir, dans certaines formes de la culture matérielle, dans l'habitat (communautaire ou non) et dans les relations entre les hommes et les femmes.

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