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« Le 6 juin, le sort m'embarque pour l'Allemagne.» Ainsi commence ce récit, ironie du sort, le jour du débarquement en Normandie. La grande nécessité qu'a l'Allemagne de faire tourner à plein ses usines pour ce dernier effort de guerre incite les responsables à rafler à nouveau des forces vives parmi la population française. Georges, 21 ans, est de ceux-là. Son récit d'un périple de 9 mois dans le monde du Service du Travail Obligatoire accouche avec une touche d'humour d'une période qui ne sera pas sans laisser de profondes blessures dans les corps, les coeurs et les esprits de ceux qui en reviendront vêtu d'un nouveau mais pesant accoutrement. Par craintes de possibles représailles, l'auteur retrace la vie quotidienne avec ses camarades de façon plutôt édulcorée et à mots couverts. Une autocensure qui nous laisse cependant la possibilité de lire entre les lignes et de découvrir les multiples traumatismes engendrées par ces journées de travail forcé, ces conditions de vie insalubres, ces rationnements alimentaires mais aussi ces bombardements et mitraillages impromptus qui s'intensifieront avec les semaines. Il y a d'autant plus de retenue dans ses propos que, parlant plutôt bien la langue germanique, il assurait avec diplomatie l'interface entre les autorités et ses camarades afin d'en adoucir les peines...

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