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En avril 2024, cela fera trente ans ! Une sortie de ce recueil fin 2023 permettra d'être dans les rayons au moment des commémorations. Outre cet anniversaire, cette page d'Histoire continue à intéresser pas mal de monde, chez nous comme en France. Les massacres qui ont ensanglanté le Rwanda en 1994, restent gravés dans les mémoires. L'association Ibuka Mémoire et Justice perpétue le souvenir des victimes, lutte contre l'impunité et les propos révisionnistes. Avec son exposition sur les 100 jours du génocide, elle nous plonge au coeur de la tempête, au coeur de l'ignominie. L'originalité de ce recueil se trouve dans son côté visuel, avec des images souvent inédites. Des photos et des caricatures : sans doute les voix les plus puissantes qui se levaient en ces heures sombres. Le tableau est complété par des témoignages de rescapés (encore plus poignants lorsqu'ils sont racontés avec des mots d'enfants), de Casques bleus, d'un délégué du CICR, d'une journaliste. Le livre est centré sur les « cent jours », mais n'oublions pas qu'un génocide ne se termine jamais réellement. Les textes de la dernière partie (un juge d'instruction, une journaliste, un juriste rwandais, une historienne) nous expliquent pourquoi. Certains clichés et récits seront jugés trop choquants, car trop vrais. Insoutenables puisqu'ils nous confrontent à des sentiments de colère, de rage, de tristesse. Mais est-ce une raison de détourner le regard ?

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