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Nuit debout est un mouvement citoyen qui s'est installé sur les places publiques. Le mouvement est marqué par une libération de la parole individuelle, une aspiration à la démocratie directe et participative. Il exprime à la fois le refus de la réduction du travail aux desiderata du Medef et la contestation globale des « institutions » politiques et du système économique. Le dossier de ce numéro est ainsi consacré à ce qu'il est convenu d'appeler la « crise démocratique » et aux réponses citoyennes. Il s'agit en fait d'une crise générale du politique, voire, selon certains, d'une crise civilisationnelle. Il convient d'en analyser les différentes manifestations : Abstention massive aux élections, discrédit des partis politiques, montée des extrêmes droites racistes et xénophobes, vie politique sclérosée et confisquée... Il s'agit également de comprendre comment en sont affectées les différentes forces politiques. En particulier celles qui se réclament de la gauche, à commencer par la social-démocratie. L'autre face du problème est évidemment celle des potentielles renaissances de la démocratie que portent les mouvements sociaux qu'on voit à l'oeuvre dans de multiples domaines, comme les poussées d'« indignation », les occupations des places, les Occupy Wall Street, les « Nuits debout »... Cette crise est, pour le moins, de portée européenne. D'où le regard porté par ce numéro sur ce qui se passe en Espagne autour de Podemos, au Portugal avec l'expérience du Bloc de gauche ou au Royaume Uni avec la renaissance d'un Parti travailliste de gauche.

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