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On nous disait : « consommez mais soyez mince ! » L'ancien monde fabriquait du gras mais détestait ses gros, une véritable dictature des formes ! Nous avons contenu notre colère, pris le pouvoir et la norme s'est inversée ! La société d'opulence a vaincu, et tout être dont l'indice de masse corporelle est inférieur à 30 est déchu de sa nationalité puis expulsé du pays. Un nouveau monde heureux s'est construit : un jardin d'Éden défendu par un mur infranchissable - comblé de gourmandises et saupoudré d'additifs alimentaires - une histoire revisitée où les idoles embellissent nos villes et redessinent nos imaginaires... Jusqu'à ce qu'un événement inattendu abîme cet âge d'or... Les guerres actuelles, dont les nouvelles crépitent dans nos médias, nous rappellent comment certains pays s'enjoignent à construire des murs pour séparer les populations. Un objet vivant non identifié - aux photos détournées, manipulées, déformées et redessinées - absurde, drôle et corrosif ! En 2050, la moitié de la population pourrait être en surpoids. 4 milliards d'individus, dont 1,5 milliard d'obèses. Une épidémie selon l'Organisation mondiale de la santé. Dès les années 80, on assiste à une hausse spectaculaire de l'obésité. L'être humain a radicalement transformé son agriculture et son alimentation : plus de céréales et plus de sucres. C'est le début de la fake food, des aliments artificialisés. Dans une course au profit, l'industrie agro-alimentaire déverse dans les supermarchés ses aliments ultra-transformés, riches en glucides, en graisses et en additifs. Goût, couleur, texture ou arômes, tout doit être métamorphosé. Si les causes de l'obésité sont multiples, de la sédentarité aux facteurs génétiques ou psychologiques, la révolution alimentaire opérée au xxe siècle reste aujourd'hui la première responsable de la maladie. Dans le même temps, une tyrannie de l'apparence s'est mise en place. L'Homme moderne se rue dans les salles de fitness et surveille son Indice de Masse Corporelle.

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