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Dans ce discours prononcé en 1935 devant les élèves de son ancien collège de Sète, Paul Valéry livre une réflexion sur le rôle de l'éducation face à l'incertitude du monde. Observant les transformations radicales de la société, l'académicien constate que, malgré les progrès de notre « civilisation la plus puissamment équipée », la vie individuelle est redevenue « aussi précaire, aussi inquiète, aussi harcelée et plus anxieuse » que l'était la vie de nos ancêtres. Face à cette imprévisibilité fondamentale de l'existence, Valéry redéfinit la mission éducative de l'école, qui ne doit plus seulement transmettre des savoirs figés, mais former des individus « prêts à affronter ce qui n'a jamais été ». Cette vision humaniste prend une résonance particulière dans notre époque de mutations accélérées. Pour y parvenir, l'auteur du « Cimetière marin » prône un équilibre subtil entre « un peu de savoir et beaucoup d'esprit », privilégiant l'activité intellectuelle et le discernement critique. Mais sa pensée va plus loin : il défend la sensibilité comme « véritable puissance motrice » de l'intelligence, s'inquiétant de son altération dans le monde moderne. Dans un contexte de montée des totalitarismes, cette défense de l'esprit critique et de la sensibilité résonne comme un appel à préserver la liberté intérieure contre tous les embrigadements. Ce texte est suivi d'une postface de Pierre-Henri Tavoillot.

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