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Qualifiées de terrifiantes par Bruno Latour, les perspectives liées aux crises environnementales assombrissent l'avenir des jeunes générations, qui réagissent avec détermination. Entre autres formes d'actions, les étudiants des grandes écoles ont prononcé, à l'occasion de cérémonies de remise de diplômes, des discours pour certains fortement médiatisés. L'École des Mines de Paris se situe à la frontière entre un monde lié au développement de l'industrie fossile et extractiviste, et un monde respectueux des limites planétaires. Si elle est emblématique de l'ère anthropocène, cette école d'ingénieur généraliste forme aujourd'hui ses élèves à une compréhension systémique des enjeux environnementaux de manière conceptuelle mais aussi pratique. Comment avec ces connaissances, et malgré l'anxiété et la tentation du déni, les jeunes ingénieurs des Mines parviennent-ils à se projeter dans l'avenir et à transformer leurs émotions en action ? Quelle nouvelle vision de leurs responsabilités et de leur rôle font-ils émerger ? Comment, dans cet écosystème académique, s'effectue au quotidien le passage d'un monde à l'autre, et avec quelles interactions ? À travers les témoignages de jeunes diplômés et d'enseignants-chercheurs de l'École des Mines, ce livre explore le processus de transformation des émotions liées à la prise de conscience des enjeux environnementaux en actions concrètes. Il met en lumière le rôle du collectif et des interactions au sein de l'institution dans la normalisation des engagements écologiques. Ces jeunes ingénieurs, par leur mobilisation interdisciplinaire et intergénérationnelle, apportent un début de réponse à la question : « Comment atterrir ? », tout aussi fondamentale que la question : « Où atterrir ? », posée par Bruno Latour.

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