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À l'ère des fake news et des réseaux sociaux, il est facile d'oublier que les sociétés anciennes ont, comme la nôtre, abondamment réfl échi aux rapports complexes entre information offi cielle et information alternative. L'étude du phénomène des rumeurs dans l'Antiquité romaine en rend bien compte : en permettant la rapide circulation des nouvelles, essentielles dans la formation de l'«opinion publique», les rumeurs occupaient une place centrale dans les pratiques sociales des Romains ordinaires, voire dans leur culture politique, à la fin de l'époque républicaine et sous le Principat. Elles étaient aussi un formidable objet littéraire, qu'un historien comme Tacite a su exploiter pour élaborer son récit, croquer ses personnages et dépeindre l'atmosphère politique du régime impérial dont il chroniquait l'installation.

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