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PARIS, comme toutes les vieilles villes chargées d'ans et d'histoire, n'a cessé de croître et de se modifier. Depuis l'antique Lutèce enfermée dans l'ile de la Cité Jusqu'à notre tumultueux vingtième siècle, on a beaucoup construit, détruit, puis reconstruit, dans l'enceinte de l'illustre capitale qu'élargirent les siècles. Longtemps, l'évolution s'est faite sans heurts, lentement, progressivement, suscitée par les seuls besoins naturels des Parisiens et l'empirisme organisateur de nos rois. Certes des erreurs furent commises ; jamais toutefois elles n'allèrent sérieusement à l'encontre du goût ni du sens historique. Mais vint le « stupide dix-neuvième siècle », et l'un de ses plus dignes représentants : le baron Georges-Eugène Haussmann. Dès lors on pioche, on perce, on mutile à la grosse, et, pour quelques réalisations utiles, le génie du préfet de Napoléon III s'exalte dans la plus destructive des ivresses. A ceux qui en douteraient, voici un excellent travail de vulgarisation historique présenté par Louis Chéronnet sous le titre Paris tel qu'il fut, où cent quatre photographies anciennes du Paris préhaussmannien (de 1850 à 1865), dues pour la plupart à Marville, nous évoquent certains aspects de la capitale à la veille de ce que Marcel Raval a justement appelé le « séisme apprivoisé du baron Haussmann ». Montmartre et ses moulins, les théâtres du boulevard du Crime, l'embarcadère de l'ancienne gare Saint-Lazare, la Butte des moulins entre les points où s'élèvent aujourd'hui la Comédie-Française et l'Opéra, l'ancien Opéra de la rue Le Peletier, l'auberge du Compas-d'Or, du hangar de laquelle partaient les diligences de Dreux, le palais des Tuileries, incendié pendant la Commune, et la place du Carrousel, sans oublier l'hôtel de Nantes où mourut Stendhal. Vingt autres ensembles, autant d'images bien choisies par Louis Chéronnet.

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