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Créée à l'occasion de l'exposition Corps à cordes : Vibrations et résonances (2025), curatée par Elena Sorokina et Simona Dvorak (Initiative for Practices and Visions of Radical Care), au Musée d'Art et de Culture Soufis MTO à Chatou, cette publication explore les résonances entre le soufisme et les pratiques artistiques contemporaines. Le setâr, instrument emblématique du soufisme, devient ici une métaphore centrale : il invite à s'accorder à la nature vibratoire des émotions, ainsi qu'aux dynamiques sociales et écologiques de guérison, de préservation et de transmission. À travers rituels, traditions orales, rêves, chants et visions, le corps est envisagé comme réceptacle et vecteur de mémoires. La publication prend la forme d'un objet poétique et visuel, à la fois prolongement éditorial de l'exposition et espace autonome de réflexion. Elle réunit des textes philosophiques, partitions visuelles, poèmes multilingues et images d'oeuvres. Deux essais curatoriaux proposent des réflexions personnelles qui s'éloignent des cadres conventionnels, en adoptant des modes de pensée intuitifs, parfois abstraits. Ils retracent le déploiement des idées à travers le processus de commissariat et l'expérience vécue de la création de l'exposition. L'artiste et philosophe Denise Ferreira da Silva y contribue par une réflexion sur le sensing comme forme de savoir situé, façonné par des liens profonds à la terre, aux mondes non-humains et à l'esprit. Cette approche témoigne d'une volonté de faire dialoguer l'exposition avec des épistémologies alternatives, résistantes à la rationalisation et aux cadres coloniaux de pensée.

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